
Date de parution: 02/04/2020
L’Indice FAO des prix des produits alimentaires* s’est établi en moyenne à 172,2 points en mars 2020, soit 7,8 points (4,3 pour cent) de moins qu’en février, mais il reste toujours supérieur de 4,6 points (2,7 pour cent) à sa valeur de mars 2019. Ce fort recul constitue la deuxième baisse mensuelle consécutive de la valeur de l’Indice; il est essentiellement imputable à une contraction de la demande liée à l’épidémie de la maladie à coronavirus 2019 (covid-19). Le recul des cours observé le mois dernier, qui était plus prononcé s’agissant des prix des huiles végétales et du sucre, s’est étendu en mars aux autres sous-indices.
L’indice FAO des prix des céréales s’est établi en moyenne à 164,6 points en mars, en baisse de 3,2 points (1,9 pour cent) par rapport au mois de février et à un niveau similaire à celui du mois de mars 2019. En effet, à l’exception de ceux du riz, les prix à l’exportation de l’ensemble des principales céréales ont baissé pour le deuxième mois consécutif. Les cours du blé se sont établis à des prix moyens en retrait en mars par rapport à février, malgré les inquiétudes liées à la pandémie de covid-19, qui ont donné un coup d’accélérateur aux échanges commerciaux, en particulier de la part des pays d’Afrique du Nord, et malgré les restrictions aux exportations décidées par la Fédération de Russie, qui étaient certes limitées. L’offre mondiale abondante, conjuguée à des prévisions de récolte généralement bonnes, a exercé une pression à la baisse sur les prix internationaux du blé. De même, sur les marchés des céréales secondaires, les prix internationaux du maïs ont enregistré un nouveau recul en mars, qui s’explique à la fois par une offre abondante et par une baisse de la demande, notamment en provenance du secteur des agrocarburants, dans la foulée de la chute vertigineuse des prix du pétrole brut. En revanche, les prix internationaux du riz ont augmenté pour le troisième mois consécutif, atteignant leur niveau le plus haut depuis juin 2018. Encouragée par les inquiétudes liées à la pandémie de covid-19 et par les informations en provenance du Viet Nam, qui a temporairement suspendu la signature de nouveaux contrats d’exportation afin d’examiner la situation de l’offre intérieure et de réviser sa politique d’exportation, la constitution de stocks a soutenu les cours de riz Indica.
L’Indice FAO des prix des huiles végétales affichait une valeur moyenne de 139,1 points en mars, soit une chute de 19,0 points (12,0 pour cent) en un mois, pour atteindre son niveau le plus bas depuis octobre 2019. Ce recul s’est étalé tout au long du mois de mars et s’explique essentiellement par le fléchissement des cours de l’huile de palme, pour le deuxième mois consécutif, alimenté par la nouvelle baisse des prix de l’huile minérale brute et par les incertitudes croissantes quant à l’impact de la pandémie de covid-19 sur la demande mondiale. Les prix des autres huiles ont suivi la tendance baissière de ceux de l’huile de palme. Les cours de l’huile de soja ont ressenti les effets d’un niveau de broyage plus élevé que prévu aux États-Unis d’Amérique; ceux de l’huile de colza ont pâti d’une érosion de la demande en agrocarburant dans l’Union européenne.
L’Indice FAO des prix des produits laitiers s’est établi en moyenne à 203,5 points en mars, soit une baisse de 6,4 points (3,0 pour cent) par rapport au mois de février et le premier recul après quatre mois de hausse continue. À ce niveau, il enregistre une légère baisse par rapport à la même période l’année dernière. En mars, on a assisté à une contraction des marchés du lait en poudre, les prix du lait écrémé en poudre accusant le plus fort repli, suivis de ceux du lait entier en poudre, du fromage et du beurre. La demande mondiale à l’importation de lait écrémé en poudre et de lait entier en poudre a considérablement ralenti, principalement en raison de perturbations au sein des chaînes d’approvisionnement en produits laitiers, provoquées par la mise en place de mesures de confinement visant à endiguer la propagation de la covid-19. Les cours du beurre et du fromage ont également reculé en mars, quoique modérément, en raison d’une faible demande à l’importation sur le marché au comptant, nonobstant les faibles volumes disponibles à l’exportation en cette période de l’année en Océanie.
Source: http://www.fao.org/worldfoodsituation/foodpricesindex/fr/