Editorial

Achats en ligne : vivement une loi.

Le colis commandé n’est pas arrivé, l’article que vous avez reçu ne fonctionne pas, le marchand refuse de vous rembourser ?  La commande a été passée mais finalement, l’article n’est pas disponible. Le délai de livraison est dépassé alors que le vendeur assure avoir livré.

Autant de situations inconfortables auxquelles l’acheteur en ligne peut s’attendre à faire face. Alors quels sont les recours possibles ?  Aucun. C’est la vérité désarmante à laquelle vous devez apprendre à accepter.

En effet, une tentative du National Price Consultative Council d’élaborer une loi pour réglementer l’e-commerce  l’année dernière devait tomber à l’eau. Avec l’annonce des élections générales, le conseil fut mis en veilleuse. Depuis, il n’est pas sûr d’être réactivé de sitôt, confinement oblige.

L’urgence d’une telle réglementation se fait sentir avec le foisonnement de boutiques en ligne suivant la fermeture des supermarchés en mars dernier.  Les autorités dites compétentes ont dû se rendre à l’évidence, les commerçants n’étaient pas prêts pour ce modèle de commerce. De milliers de consommateurs, principalement des régions défavorisées l’étaient encore moins ou n’étaient tout simplement pas équipés pour.

Entre temps, certains sites marchands continuent à opérer. Confiants de ne pas avoir rendre des comptes, ils continuent à offrir leurs services à des prix excessifs et imposent l’achat en vrac. Ainsi, chez un marchand, un lot de produits nettoyants  est offert à Rs 700, un panier de 21 produits à Rs 1800, tout en précisant que les prix comprennent des frais de livraison, de transport, d’emballage  et des frais administratifs. Un autre site propose un lot de poulet frais à Rs 500, un basic seafood pack , dont on ne connait pas la composition, à Rs 2 300, ou un ultra family pack aussi obscur à Rs 3200, en plus de frais de livraison de Rs 350.

Dans tout ce capharnaüm, on peut se demander où se trouve le droit du consommateur à l’information. Quels recours si les produits ne sont pas livrés dans les délais ou pas du tout, comme la dizaine de cas rapportés à la Consumer Affairs Unit du ministère pour la Protection des consommateurs ? Le consommateur ayant payé par carte bancaire a-t-il droit à un remboursement ? Qui lui remboursera son argent? Quel recours en cas de produits avariés ?

Autant de questions qui resteront sans réponse en l’absence d’une loi dédiée  au commerce en ligne. Le comble c’est que la législation actuelle pour la protection des consommateurs contre des abus courants est elle-même dépassée. Alors peut-on s’attendre à une loi pour réglementer un secteur spécifique ?

Mosadeq Sahebdin