Nous sommes en guerre contre un ennemi invisible, a affirmé le Premier ministre. Le Gouvernement a imposé le confinement national en vue d’empêcher la propagation du Covid 19. Il est donc impératif que la population respecte les consignes sanitaires ainsi que les conditions du confinement.
Face à cette situation d’urgence sanitaire, qualifiée de crise par certains, il est impératif que les autorités fassent respecter les droits des consommateurs. Il est appréciable que le gouvernement ait décidé d’accorder un moratoire à ceux qui ne peuvent régler leurs factures d’eau, d’électricité ou de téléphone. Il est aussi précisé qu’aucune pénalité ne sera imposée lors des règlements de factures. Il est aussi important de souligner la démarche des agences de voyages de procéder aux remboursements pour des vols annulés.
Si le caractère exceptionnel de la situation peut justifier certains procédés, encore faut-il que, face au lobby de certains professionnels, certaines des mesures prises ne soient pas une épidémie de reculades pour les droits des consommateurs.
On peut penser, en premier lieu, à la pratique de certains commerçants d’omettre d’afficher les prix. En effet, face à la ruée des consommateurs vers les grandes surfaces, mouvement que la CAP qualifie d’irrationnel, il est inacceptable que certains commerçants aient fait enlever ou omis d’assurer que les étiquettes de prix soient en place. C’est en effet ce que nous avons constaté aux rayons des produits en conserve et du riz, en particulier, mais aussi sur certains bacs réfrigérants. Cette pratique, punissable par la loi, est une violation du droit des consommateurs à l’information.
Le gouvernement a également annoncé une série de mesures d’urgence pour soulager financièrement les entreprises, , mais quid des consommateurs dont les revenus vont être imputés par la crise ? Pour atténuer ce choc budgétaire, il est indispensable que les ménages concernés puissent reporter ou moduler leurs échéances de crédit immobilier ou produit achetés à crédit et que les frais d’incidents de paiement soient suspendus. Les banques et autres agences de financement du crédit devront tenir en ligne de compte l’incidence du Covid sur les revenues de certains, notamment les petits commerçants, les coiffeurs, les maçons, les menuisiers autre jardiniers.
Bref, si le mot d’ordre actuel est « restez chez vous », la cause consumériste, elle, ne saurait « rentrer chez elle », comme l’affirme le président de l’UFC Que Choisir.
Mosadeq Sahebdin,
Président, CAP.