Editorial

Produits intelligents : sommes-nous prêts ?

Sommes-nous prêts à utiliser ou nous soumettre aux dictats des fabricants des produits connectés ? Faute d’une compréhension globale de ce qu’implique l’utilisation des produits intelligents, en termes d’opportunités et de risques, les consommateurs pourraient se retrouver vulnérables. L’incorporation de produits connectés toujours plus nombreux dans notre vie quotidienne exige une compréhension des problématiques de sécurité et de vie privée, et implique le développement d’un cadre de protection du consommateur à même de promouvoir la confiance.

A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des droits du consommateur (Jmdc), le 15 mars 2019, sur le thème : « Produits intelligents de confiance », la Consumer Advocacy Platform, à l’instar des autres organisations de consommateurs à travers le monde entier, réclame des objets connectés de confiance.

Dans un pays où la protection des consommateurs est devenue un slogan creux, dixit le DPP, peut-on s’attendre de nos décideurs politiques  qu’ils soient proactifs en vue de mettre en place un cadre légal pour assurer la sécurité ainsi que la protection des données des consommateurs des produits connectés.

Il est certain que la technologie connectée changera fondamentalement la nature de beaucoup de services et produits de consommation. Le souci de confidentialité augmentera  parallèlement à la croissance des produits connectés. Ajoutez à cela, le manque de confiance des consommateurs dans les objets connectés, accentué par plusieurs violations très médiatisées de la protection des données et de la vie privée.

La Journée mondiale des droits des consommateurs nous permet aussi de renouveler nos revendications en faveur d’une loi appropriée pour mieux protéger les consommateurs.  Il est dommage que la protection des consommateurs ne soit pas la priorité des décideurs politiques.  Cet avis est confirmé par les tergiversations, pour ne pas dire tactiques dilatoires, du gouvernement à présenter un nouveau cadre législatif pour assurer une meilleure protection des consommateurs.

Le signal de la nouvelle campagne électorale étant donnée, il est peu probable que la nouvelle loi tant attendue soit réalisée cette année. Encore quatre ans de perdu.

Fortes de la confiance des citoyens, ayant fait la preuve de leur indépendance et de leur efficacité, les associations de consommateurs sont paradoxalement traditionnellement négligées, voire dédaignées par les décideurs politiques. En l’absence d’une loi sur le financement politique, l’on ne peut se tromper sur la capacité des commerçants à influer sur les décisions pouvant impacter sur les consommateurs.

En l’absence de l’adoption des Principes directeurs des Nations Unies sur la protection des consommateurs, les décideurs politiques et leurs conseillers n’auront jamais compris que les organisations de consommateurs sont des acteurs socio- économiques de ce pays.

 

Mosadeq Sahebdin

Laisser un commentaire