
18 ans après le démarrage du projet d’accréditation des laboratoires d’analyses privées, celles-ci sont moins d’une dizaine à être reconnues fiables par la Mauritius Accreditation Services (MAURITAS). Vue le manque d’intérêt et de volonté de la plupart des laboratoires privées à se soumettre à un contrôle régulier, la Consumer Advocacy Platform (CAP) demande au ministère de la Santé de rendre l’accréditation obligatoire, et ce dans l’intérêt des consommateurs.
Depuis l’accréditation en 2015, de cinq des laboratoires privées, il ne semble pas que des progrès significatifs aient été notés dans ce domaine. De nombreux laboratoires privés semblent afficher une opposition à cette exigence, sous prétexte que l’accréditation prendra du temps.
Entretemps, le milieu des laboratoires privés continue à baigner dans une anarchie caractérisée par l’absence de normes. Cette situation donne lieu à des pratiques qui sont loin de répondre aux attentes du consommateur. L’absence de formation du personnel, de matériel adéquat, de tarifs standards entre autres, est le résultat d’un vide juridique qui défavorise à la fois le consommateur et les laboratoires qui ont investi gros pour être crédibles.
Ce qu’il convient d’appeler la guerre des tarifs est un autre aspect du problème. De l’avis des professionnels, il y a trop de charlatans et une législation pourrait freiner cette poussée. Il est inadmissible qu’un laboratoire puisse opérer au sein d’une clinique privée sans détenir les permis nécessaires.
Il convient aussi de dénoncer certains médecins n’hésitant pas à recourir à la sous-traitance dans les cliniques privées ou ailleurs. La présence d’affiches publicitaires en faveur d’un laboratoire dans la salle d’attente d’un médecin est, le moins qu’on puisse dire, intrigante, étant en violation de l’éthique.
A l’exception de quelques laboratoires, il est permis d’avoir de sérieux doutes concernant la fiabilité des analyses pratiquées par les laboratoires privés. Le problème s’en trouve encore plus compliqué car certains médecins, contre tout respect élémentaire du code d’éthique, dirigeraient leurs patients vers des laboratoires de leur choix. En l’absence quasi-totale d’un contrôle de la part du ministère de la Santé sur les services offerts par le privé, le consommateur se laisse avoir par le premier opérateur pour peu que ce dernier possède un permis et emploie un infirmier sachant effectuer un prélèvement sanguin.